Animaux – Le Geai des Chênes

Proche parent des corbeaux et des pies, le geai des chênes est lui aussi un oiseau remuant et criard, doté d’un véritable talent d’imitateur. Son beau plumage et sa voix éraillée égaient les forêts de chênes d’Europe et d’Asie, qu’il peuple depuis sans doute plusieurs millions d’années.

Avec environ 5 300 espèces connues, l’ordre des passériformes (passereaux), auquel appartiennent les corvidés, englobe à lui tout seul un peu plus de la moitié des espèces d’oiseaux actuelles. Pourtant, l’origine de cet ordre et les causes de son évolution en une large diversité d’espèces sont encore relativement mal élucidées.

Toutefois, des études génétiques menées à la fin du xxe siècle, ainsi que la découverte de fossiles anciens en Australie, laissent penser que le groupe des passereaux aurait fait son apparition au paléocène (début du tertiaire), il y a environ 55 millions d’années, dans l’hémisphère Sud. Puis, il se serait scindé en deux sous-ordres : les suboscines et les oscines, ou oiseaux chanteurs.

L’histoire évolutive du groupe et des familles qui le composent est assez mystérieuse. Au cours du miocène (entre 5,5 et 24 millions d’années), on trouve déjà des formes quasi actuelles, comme Corvus larteti, en France, ou Miocitta galbreathi, dans le Colorado, aux États-Unis. Le plus ancien fossile de corvidé connu, mis au jour en France, date d’il y a environ 17 millions d’années (milieu du miocène).

On trouve actuellement des espèces de corvidés en Eurasie, en Afrique, en Océanie, ainsi qu’en Amérique du Nord – aucune espèce n’est présente en Amérique du Sud.

Comme la plupart des corvidés, le geai des chênes, Garrulus glandarius, a une large aire de répartition. Ce bel oiseau bavard se rencontre dans la grande majorité des forêts de feuillus de l’Ancien Monde, qu’il contribue à entretenir en disséminant glands, faines, noisettes et châtaignes, lors de la constitution de ses réserves de nourriture.

Contrairement aux apparences, le geai des chênes est un oiseau assez grégaire. S’il est fréquent, en dehors de la période de reproduction, de le rencontrer seul ou par paires, une observation attentive – notamment l’écoute des cris – indique vite que les autres membres du groupe familial, voire même d’une troupe plus importante, ne sont jamais très éloignés.

Il existe une grande concertation et une forte cohésion entre les différents membres d’un même groupe. Les oiseaux circulent à la queue leu leu dans de larges secteurs de la forêt, lançant leurs cris rauques et enroués. Toujours sur le qui-vive, en véritables sentinelles de la forêt, ils recherchent, au sol et dans les arbres, des sources de nourriture pour constituer leurs réserves hivernales. Durant presque toute l’année, les geais des chênes sillonnent en bandes importantes l’ensemble du domaine vital du groupe. Celui-ci, sans limites précises, est assez étendu et englobe des zones plus restreintes, que les couples nicheurs se réservent en propre comme territoires de nidification à la saison de la reproduction.

Des sédentaires parfois contraints à migrer

La superficie des bandes et des surfaces explorées varie en fonction de la fructification des chênes. Plus celle-ci est médiocre, plus la superficie explorée est grande. Quand elle est franchement mauvaise, les geais des chênes – comme les jaseurs boréaux qui manquent de sorbes ou les casse-noix de Sibérie qui ne trouvent pas de pignes d’arols –, doivent se déplacer. L’amplitude de ces mouvements migratoires irruptifs – c’est-à-dire imprévisibles et irréguliers – et l’importance des effectifs d’oiseaux concernés sont variables. Elles deviennent particulièrement importantes lorsque la pénurie alimentaire intervient après plusieurs saisons fastes. En effet, jeunes et adultes ont alors survécu en grand nombre grâce à une alimentation suffisante, et les nichées ont été importantes. Face à un sévère déséquilibre entre le manque de ressources et la taille des bandes de geais, l’exode est une nécessité vitale.

Certaines années, des bandes atteignant parfois plusieurs centaines de geais partent ainsi en migration. Les oiseaux se suivent alors en longues colonnes, volant dans la même direction, suivant les lignes de relief, longeant les cours d’eau ou le tracé des lisières de forêt, marquant des hésitations avant de se décider à franchir des espaces découverts.

En dépit de leurs trajets quelque peu sinueux, ils maintiennent un cap, ce qui confère un caractère proprement migratoire à leurs routes. De plus, contrairement à d’autres oiseaux irruptifs comme les jaseurs ou les casse-noix, les geais effectuent de véritables mouvements de retour au printemps suivant. Lors de ces voyages de grande envergure, les geais, contredisant leurs habitudes, sont alors capables de survoler de vastes étendues d’eau : les oiseaux continentaux déferlent ainsi sur les îles Britanniques ou méditerranéennes.

En butte aux rigueurs hivernales du Grand Nord, les geais scandinaves, est-européens et sibériens sont plus volontiers et plus régulièrement migrateurs que ceux d’Europe occidentale et méridionale, qui, eux, bénéficient, grâce à un climat plus clément, de sources de nourriture plus stables, disponibles, prévisibles et accessibles en permanence.

Des réserves de fruits pour l’hiver

Même s’il se montre très friand de glands, le geai des chênes est un omnivore, comme beaucoup d’autres corvidés. Lorsqu’il se met en quête de nourriture, il explore et fouille partout. Très attentif à ce qui l’entoure, il descend volontiers au sol et circule avec aisance au milieu des branches et des feuillages pour récolter des fruits et capturer des invertébrés, insectes pour la plupart.

Une grande adresse

Le geai des chênes mange des insectes (forficules, coléoptères, etc.) et leurs larves, comme les chenilles de papillons (surtout les tordeuses du chêne et autres mangeuses de feuilles). Il les déloge en se servant uniquement de son bec, qu’il insère sous les écorces et dans les anfractuosités. Pour tuer une guêpe, il la saisit avec son bec et frotte l’abdomen de l’insecte contre une branche ou sur le sol jusqu’à débarrasser la guêpe de son dard venimeux. Il sait aussi décortiquer les galles pour extraire les larves qui s’y trouvent.

Il capture volontiers les araignées et il lui arrive parfois d’absorber des escargots et des limaces, sans pour autant les rechercher. De l’hiver au début de l’été, le geai consomme aussi quelques petits vertébrés (lézards, campagnols, mulots, musaraignes et oiseaux de petite taille notamment).

Toutefois ces petits animaux, dont le geai se nourrit tout au long de l’année, sont beaucoup plus rares en hiver. En cette saison ainsi qu’à l’automne, les aliments végétaux constituent la base de sa nourriture.

C’est un oiseau qui apprécie beaucoup les céréales : blé, orge, avoine, maïs, etc., dont il décortique et dilacère les grains avant de les avaler. Il picore aussi volontiers les petits pois et goûte fort les fruits : airelles, prunes, cerises, pommes, mûres, baies de sureau et d’aubépine…, mais surtout châtaignes, faines et glands. Il les maintient fermement sous sa patte, tandis que, avec son bec, il les nettoie, les tapote, les triture et les malaxe avec dextérité entre les pointes de ses mandibules.

Transportant plusieurs fruits ou graines à la fois dans son jabot, l’oiseau les dépose un à un dans des caches individuelles, qu’il choisit et repère avec soin, en veillant à ce qu’aucun de ses congénères ne l’espionne. Ces caches lui servent de grenier en hiver et de réserves au printemps, et il vient régulièrement y puiser s’il ne dispose d’aucune autre source de nourriture.

Pilleurs de nids

Les geais, pies et corneilles savent que le cri d’alarme d’un autre oiseau adulte dérangé indique souvent la présence d’un nid. Au printemps, ils n’hésitent pas à en piller certains, pour rapporter œufs ou oisillons à leur progéniture. Au cours de cette période qui précède leur émancipation, les jeunes geais ont en effet d’importants besoins en protéines.

Des histoires d’amour qui durent

Au début du printemps, les couples de geais se partagent l’espace. Le territoire bien défini de chacun varie entre 5 et 25 hectares ; il est d’autant plus exigu que la densité d’oiseaux est grande. Une hiérarchie s’instaure et le plus haut rang est reconnu aux tenants de territoires. Dès que l’un d’entre eux s’absente, les oiseaux qui n’ont pas de territoire (geais non reproducteurs parce que non appariés ou immatures) profitent de son domaine vital, mais ils préfèrent éviter les joutes et lui cèdent la place à son retour.

Des ballets dans les arbres

En mars, les geais se retrouvent dans certains arbres, situés à la jonction de plusieurs territoires. Au cours de ces rassemblements d’une demi-douzaine à plus d’une trentaine d’oiseaux, les jeunes mâles et femelles en âge d’effectuer leur première nidification se rencontrent et s’apparient, tandis que les couples déjà formés consolident leurs liens, et que les adultes dont le partenaire de l’année précédente a disparu se choisissent un nouveau compagnon.

Les geais se montrent alors très démonstratifs, circulant d’un arbre à l’autre avec de lents battements d’ailes, en exposant les taches blanches, noires et bleues de leur plumage. Ils accompagnent ces évolutions de croassements et de chuintements et se lancent parfois en chœur dans des chants mélodieux émaillés de quelques imitations d’autres espèces.

Une cour assidue

La parade se déroule parfois au sol, mais le plus souvent dans les arbres. Le mâle courtise sa partenaire en se plaçant de côté. Il gonfle les plumes blanches de son croupion, celles de ses flancs et du ventre, redresse sa huppe et ses moustaches. Puis il laisse pendre ses ailes déployées, pour en exposer au maximum les dessins. Quand la femelle adopte une posture comparable mais plus redressée, le mâle se met à sautiller autour d’elle. Bientôt, ses cris ne sont plus que gazouillis et gloussements variés.

Si la femelle est consentante, elle se laisse approcher et incite son séducteur à lui offrir la becquée en imitant l’oisillon qui quémande. Alors, le mâle régurgite réellement un aliment, ou bien mime une offre alimentaire. Adoptant une posture horizontale, la femelle s’accroupit sur ses tarses fléchis, creuse le dos et laisse ses ailes, parcourues de rapides tremblements ou de battements, pendre sur les côtés, plus ou moins déployées.

Plus l’époque de la reproduction approche, plus les partenaires sont inséparables, le mâle nourrissant fréquemment sa compagne et lui fournissant ainsi l’apport alimentaire indispensable à son ovulation. C’est également à cette période que le mâle recherche le meilleur site pour le nid.

Long d’une trentaine de centimètres, le geai des chênes est le plus petit des corvidés d’Europe ; c’est aussi le plus coloré, le plus remuant et le plus criard. Son nom en latin et dans la plupart des langues européennes rappelle combien il apprécie les glands. Il sait aussi bien se montrer curieux, voire effronté, que craintif et furtif.

L’oiseau joue en virtuose du contraste, de l’étendue et de la répartition des plages blanches, noires et bleues de ses ailes, en adoptant diverses postures. Le blanc éclatant des plumes du croupion et du bas-ventre, qui peuvent à volonté être gonflées ou rétractées, sert aussi de signal. Enfin, l’érection de sa huppe, grâce à la contraction de muscles peauciers, marque l’inquiétude ou l’alerte, souligne un ordre hiérarchique ou une figure de parade particulière.

Les plumes du corps ont une structure molle sans dispositif d’accrochage, contrairement aux plumes des ailes et de la queue.

La femelle est légèrement plus petite, mais morphologiquement identique au mâle. Malgré leur plumage encore laineux et de tonalité plus rousse, les oisillons ressemblent fort aux adultes, seules les plumes bleues de leurs ailes sont moins striées.

Au sol, le geai progresse comme dans les branches, par longs sauts successifs et nerveux. Ses ailes, très arrondies, lui confèrent un vol particulier, lourd et incertain, aux battements irréguliers, dans les espaces découverts. En revanche, dans la végétation, cette conformation des ailes en palette lui permet de manœuvrer habilement.

Comme la plupart des oiseaux, le geai manque d’odorat. En revanche, sa vue est excellente et son ouïe, très fine. Il n’a pas son pareil pour détecter la présence d’un intrus et alerter ses partenaires par ses criaillements véhéments. Nombre d’autres espèces ont d’ailleurs appris à se dissimuler en l’entendant.

Ses vocalisations consistent surtout en cris rauques, traînés, enroués, chuintants, voire soufflés, et il est aussi capable de pots-pourris variés, surtout lors des rassemblements printaniers. La femelle émet alors des sons rythmiques et cliquetants, qui rappellent les castagnettes. Dans le secteur du nid, l’oiseau fredonne un babil très doux, riche en sons modulés. Comme d’autres corvidés, le geai est doué pour les imitations. Il reproduit les cris de quantité d’autres oiseaux, et certains bruits de machines et de klaxons de voiture figurent même à son répertoire. Pour l’ornithologiste britannique Derek Goodwin, ces imitations pourraient avoir un lien direct avec ce que l’oiseau voit : il pousse le cri du héron cendré au passage de l’un d’entre eux, celui de la chouette hulotte lorsqu’il vient d’en débusquer une. Dans d’autres cas, les imitateurs sont des jeunes non appariés.

De nombreuses sous-espèces géographiques de geai des chênes ont été définies, et réunies en sept groupes. On rencontre le groupe glandarius (sous-espèce type : Garrulus glandarius glandarius) dans toute l’Europe ; le groupe cervicalis en Afrique du Nord ; atricapillus au Proche- et au Moyen-Orient, et du Caucase à la Crimée ;leucotis dans le Sud-Est asiatique ; brandtii du nord de la Russie au Qinghai, en Mandchourie et dans les îles Kouriles ; bispecularis dans l’Himalaya et en Chine ; japonicus dans l’archipel nippon.

Signes particuliers

Plumes

Sur l’aile du geai des chênes, les 3 plumes s’insérant sur l’os du pouce, ou rémiges polliciales, sont d’un bleu cobalt éclatant régulièrement barré de noir, comme une partie des couvertures alaires. Chez les adultes, ces barres s’amenuisent et se multiplient. La coloration noire est due à des pigments (mélanine), la teinte bleue (structurale) est engendrée par la réfraction de la lumière sur les cellules des barbes de la plume, dont les parois épaisses emprisonnent des vacuoles remplies d’air.

Tête

Avec ses yeux bleus, sa moustache noire et sa courte huppe arrondie, le geai a belle allure. Selon les régions où il habite, les couleurs du plumage de la tête et parfois celles de l’œil varient. Les geais du groupe Garrulus glandarius glandarius ont le haut de la tête blanc, fortement rayé de noir.

Le groupe cervicalis, proche du précédent, possède le dessus de la tête tout à fait noir.

Les geais du groupe brandtii ont la tête rousse, ponctuée de noir sur le front.

Les geais du groupe japonicus portent un masque noir et une calotte blanche fortement striée de noir.

Les oiseaux du groupe atricapillus ont l’iris sombre et la face blanche avec une calotte noire ainsi qu’une plage blanche sur l’aile.

Le groupe leucotis a, lui aussi, l’iris sombre et la face blanche avec une calotte noire, mais la plage sur l’aile est bleue, barrée de noir.

Les geais du groupe bispecularis ont l’aile bleue, barrée de noir, l’iris sombre et la tête rousse unie.

Bec

Constitué de corne noire, le bec est robuste et épais. Long de 2,5 à 3,3 cm, il est comprimé latéralement. Les narines sont recouvertes de touffes de petites plumes dirigées vers l’avant.

Milieu naturel et écologie

De par l’importance de sa répartition géographique (tout l’Ancien Monde), le geai des chênes occupe une grande variété de milieux. Il peut toutefois être considéré comme un oiseau typique des bois, fréquemment associé aux chênes dont les fruits abondants le nourrissent, même si, dans certaines régions comme le nord de la Scandinavie, sa répartition n’est pas calquée sur celle des chênes.

La présence du geai des chênes est intimement liée à la proximité des arbres. L’oiseau fréquente les hautes et vieilles futaies autant que les taillis sous futaies, occupe les boisements mixtes de feuillus et de conifères, les forêts quasi pures de conifères, les forêts de plaine ou de montagne – il niche à plus de 3 000 m d’altitude sur les pentes himalayennes –, les grands massifs sylvestres ou les lambeaux forestiers accrochés à flanc de vallons ou de ravins escarpés, ou sur les rives des cours d’eau. On le trouve même dans les petits bois isolés, résidus forestiers qui ponctuent les zones d’agriculture intensive. Craignant peu la présence de l’homme, il peut s’établir dans les parcs, les squares et autres espaces verts en milieu urbain. Dans les régions autour de la Méditerranée, l’espèce pénètre à l’intérieur des oliveraies.

Des fruits soigneusement sélectionnés

À l’automne, quand les fruits (glands, mais aussi noisettes, châtaignes et faines) arrivent à maturité, le geai consacre tout son temps et son énergie à stocker cette provende massive, également convoitée par les cervidés, les sangliers, les pigeons ramiers, les écureuils, les petits rongeurs, voire les pics et les sittelles.

Pour constituer ses réserves, le geai va cueillir les fruits sur l’arbre, et, par la suite, les collecte au sol. Il peut alors être amené à effectuer de longs déplacements quotidiens entre son territoire et les zones où fructifient les chênes ou autres arbres en fruits.

L’oiseau choisit de façon précise les glands qu’il ramasse : il faut qu’ils soient sains, non parasités, non déshydratés, gros et lourds, c’est-à-dire les plus riches en matières nutritives, non seulement pour l’oiseau, mais aussi pour le bon développement des plantules.

Dans l’arbre ou sous l’arbre, le geai emmagasine de 5 à 9 glands dans son jabot et dans une poche extensible située sous la langue, ce qui lui gonfle la gorge. Il rejoint ensuite la zone qu’il a choisie pour constituer ses stocks. Veillant constamment à ne pas se laisser surprendre par un congénère, le geai procède fort discrètement : la compétition est âpre. Ainsi, un geai qui vient de cacher un aliment change celui-ci de place lorsqu’un congénère l’a vu faire ou simplement lorsqu’il soupçonne que sa cache a été détectée.

Un semeur de forêts

Le geai cache un à un, et bien espacés les uns des autres, les glands qu’il recueille par milliers. Ce type de dispersion permet d’éviter, notamment, la contamination par les moisissures et les champignons. De plus, l’enterrement des glands les protège de la dessiccation et leur évite les fâcheuses alternances dessèchement-hyperhumidité, qui engendreraient leur décomposition s’ils restaient en surface. L’enfouissement leur évite aussi les attaques des insectes et les préserve des températures trop basses et des gels intempestifs. Un tel mode de stockage conserve au fruit toutes ses potentialités nutritives pendant plusieurs mois.

Le geai sait parfaitement retrouver ses caches, mais il ne les utilise pas toutes. Il connaît et repère très vite les plantules de chêne, en particulier celles qui ont conservé leurs cotylédons, donc leur matière nutritive. Le geai déterre ceux-ci en piochant le sol de son bec ou saisit la plantule entre ses mandibules, la soulève et en exhume les cotylédons, qu’il cueille.

Les cachettes alimentaires constituées par le geai sont précieuses non seulement pour la survie de l’oiseau, mais aussi pour les plantes. En effet, dans bon nombre de caches non utilisées, les glands germent. De plus, lorsque le geai prélève les cotylédons d’une plantule, celle-ci est souvent déjà en état de continuer sa croissance sans ces éléments nourriciers. Des botanistes ont déterminé que le taux de germination des glands est optimal quand ceux-ci pèsent entre 3 et 8 grammes. Or, il a été montré par expérience que le geai des chênes cache justement des glands de cette taille. De plus, en semant sur de grandes surfaces les glands produits par un chêne donné, le geai contribue à disséminer les plantules et à optimiser leurs chances de réussite. Son action diminue les effets de la compétition intraspécifique qui ne manquerait pas d’intervenir si tous les glands restaient sous l’arbre producteur.

Le danger vient du ciel

De par sa taille, le geai des chênes est une proie recherchée par divers rapaces tels que l’autour des palombes, expert lui aussi du vol manœuvrier dans la végétation. L’épervier le chasse aussi, surtout la femelle, qui capture des proies plus grosses que celles du mâle. Même s’il ne fréquente guère les espaces ouverts, le geai est, à l’occasion, surtout en hiver quand les arbres sont effeuillés, attaqué par le faucon pèlerin. De nuit, et surtout au nid, il peut être victime d’un rapace nocturne, chouette ou hibou. Parmi les mammifères, son principal ennemi est la martre, qui tue aussi bien les adultes que les jeunes et gobe les œufs. Ces derniers attirent également d’autres corvidés, comme les pies et les corneilles, et l’on peut même suspecter les geais de se piller mutuellement leurs nids.

Un bavard de mauvaise réputation

Le geai des chênes a toujours inspiré l’imagination populaire. Sa volubilité, la beauté et l’harmonie de son plumage chamarré, les relations de mutualisme qui le lient aux fructifications et à la régénération des chênes et enfin son rôle de prédateur épisodique lui ont valu de figurer en bonne place dans les légendes.

Un trop beau pilleur

Il est certain que ses mœurs de prédateur des nids des autres oiseaux ont valu une bien mauvaise réputation au geai des chênes. C’est à ce titre que ce joli petit oiseau fut longtemps, et demeure encore trop souvent, qualifié de « nuisible ». Dans certains endroits où les geais sont nombreux, les mœurs de ceux-ci peuvent menacer d’autres oiseaux, mais d’ordinaire elles contribuent à l’équilibre du milieu.

Traqué à coups de fusil (pour obtenir du même coup un trophée, l’oiseau empaillé, avec ses belles ailes colorées déployées), déniché, alléché par de perfides appâts empoisonnés, le geai a toujours été harcelé par l’homme. Cette volonté de destruction s’est probablement trouvée inconsciemment renforcée par le contraste entre la splendide parure de l’oiseau et ses mœurs prédatrices, le transformant en une sorte de Dr Jekill et Mr Hyde emplumé. Pourtant, le geai ne pille les nids de merles, de grives et d’autres passereaux qu’en mai-juin, lorsqu’il élève ses jeunes. De plus, cette prédation n’a rien de systématique et, si certains geais de chêne se montrent attentifs aux oiseaux qui nichent sur leur territoire, d’autres les ignorent.

Un bavard qui porte bien son nom

Le geai est bavard. Tous lui ont reconnu cette caractéristique : les scientifiques qui lui ont attribué son nom latin de Garrulus (bavard), le poète Verlaine, qui se compare à l’oiseau dans son poème Invectives, lorsqu’il dit de lui-même avoir « garrulé comme un geai », mais aussi la tradition populaire, qui lui a donné en dialecte le nom de « jacque », comme d’ailleurs elle a appelé « jacasse » un autre corvidé tout aussi bavard que lui, la pie. La volubilité de ces deux oiseaux est sans doute à l’origine du verbe « jacasser ».

Les paysans interprètent souvent les cris de l’oiseau qui les observe comme des commentaires, parfois railleurs mais rarement louangeurs, de leurs travaux. Certains s’entendent critiquer dans leur besogne par des « ça traîne », d’autres imaginent que le geai les menace par des « j’les mangerai », lorsqu’ils sèment des petits pois. Et, ainsi que le relatent les ornithologues allemands E. et L. Gattiker, les laboureurs bretons leur prêtent un « ta-hard ! ta-hard ! », c’est-à-dire « plus profond, plus profond ! ».

Plumage et ramage de légende

La combinaison de son plumage coloré, de ses mœurs prédatrices et de sa voix insolite a valu au geai de susciter maintes légendes et croyances populaires.

Dans certaines régions d’Allemagne et de France, on gardait autrefois les plumes de ses ailes pour confectionner des parures de sorcier. Sa chair était réputée soigner la phtisie (tuberculose).

Selon une légende allemande, lors du massacre des Saints-Innocents, l’oiseau aurait cherché à avertir le roi Hérode que l’Enfant Jésus était caché sous des gerbes de blé ; il serait, depuis, condamné à n’être plus jamais rassasié et à se constituer des réserves.

Dans la légende similaire qui circule en France, la punition infligée à l’oiseau fut la perte de son plumage magnifique, dont les quelques plumes bleues qui le parent aujourd’hui ne seraient que des vestiges.

Selon un conte finlandais, le geai fut invité à une noce. L’oiseau se mit en quête d’un bel habit. Or, à cette époque, le coucou était brillamment coloré. Le geai lui emprunta donc sa livrée en lui promettant de la lui rendre ; mais il ne tint pas parole et, depuis, le coucou porte un plumage terne.

Au xviie siècle, le geai est entré dans la littérature classique grâce au fabuliste Jean de La Fontaine qui, pour stigmatiser les plagiaires, les compare au geai. La Fontaine présente l’oiseau paré des plumes du paon, en usurpateur tirant parti d’une gloire qui ne lui appartient pas.

Source: Larousse

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